Résumé : Roger Pouivet (2006) a récemment repris de manière systématique la thèse selon laquelle l'exercice de vertus esthétiques suppose l'exercice de vertus morales . Cette thèse appartient à la doctrine thomiste des vertus intellectuelles. S'agissant d'une thèse qui présente l'intérêt de contredire à peu près toutes les doctrines éthiques modernes, notamment post-kantiennes, il est intéressant d'examiner ses titres. R. Pouivet, dans la ligne par exemple de Peter Geach, recourt explicitement à l'autorité de la doctrine thomiste des vertus et la discussion de cette thèse conduit nécessairement à une lecture de cette doctrine, afin de comprendre et d'évaluer sur quels arguments elle se fonde. Plus précisément je mettrai en doute son affirmation « la prudence est la seule vertu à la fois morale et intellectuelle » (p.118) en défendant les prétentions du courage à ce titre d'« interface entre les vertus morales et intellectuelles » (p.117)